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Le CCR l'a fait avec ses Corvette pour la
découverte de l'art des souffleurs de verre de la Glasi, la visite de la plus
vieille ville de Suisse, rouler à travers onze cantons, longer huit lacs et
faire trois cols...
En cette aube du 19
septembre je filais avec ma Corvette C5 sur l'autoroute direction de l'aire de
repos de Gruyère où je voyais ces nuages au loin, en mon âme et conscience, je
croisais les doigts, pour que la météo de ce week-end soit propice à notre
périple dans notre belle Helvetie, (Covid, oblige) que Fränzi et Marc nous ont
concoctés. En arrivant sur place au rendez-vous le soleil commençait à se tirer
de sa torpeur et à me faire un signe. Face à la façade de l'établissement du
Motel avec l'héron symbole de vigilance et de longévité voire d'éternité. Figure
emblématique de la Gruyère.
Le programme a été préparé minutieusement et le road book bien détaillé, nous
prenons la route vers la première étape. Direction la suisse centrale Hergiswill,
(canton de Nidwald) petite ville bordant le lac de Lucerne. Endroit où on
n'aurait jamais imaginé que ce lieu soit un des fleurons de l'industrie de
verrerie de Suisse de fin du 18ème siècle et du 19ème siècle. La plus ancienne
verrerie de Suisse fondé par les frères Siegwart en 1817. La visite du musée
nous fîmes traversé les époques et les us et coutumes des habitants de la région
en relation avec son industrie et les habitudes à travers le temps de
l'utilisation du verre jusqu'à nos jours de notre vie quotidienne.
Cette usine faillit disparaître à tout jamais en 1974, elle avait bien résisté
aux différents affres du 20ème siècles, la 1 ère guerre, la crise économique de
27 et de la 2ème guerre mondiale.
Mais les effets du progrès et de l'évolution de l'industrie moderne allait
sonner le glas de ce fleuron Suisse dans les années 70. Mais c'est sans compter
sur un certain Roberto Niederer souffleur d'appareils de formation et concepteur
de verre le plus connu de Suisse qui alla donner un second souffle (c'est peut
dire). En 1974 il entendit la fermeture imminente de la Glasi. Il décida de
reprendre et de la conduire dans un nouvel avenir et donner un nouvel influx en
termes d'ingénierie et de commerce. La communauté de Hergiswill et le personnel
soutiennent ses idées, par la création et la spécialisation de la fabrication
particulière de verre. Aujourd'hui Robert Niederer fils de Roberto est aux
commandes de la direction général de cette magnifique entreprise que son père
lui transmis avant de décéder le 1er décembre 1988 en Calabre, sa deuxième
maison.
Après la visite du musée et de la fabrique nous passions à la deuxième partie
récréative de l'endroit. Jeux ludiques et expériences tout en rapport aux
verres; quelques-uns décidèrent de s' aventurer dans un labyrinthe de verre où
le déguisement était de rigueur. Nous finissions par la visite des boutiques
1er, 2ème choix où tout est dédier au verre et ensuite à deux pas de la nous
nous rendîmes pour un bon repas bien mérité sur la terrasse du Glasi-restaurant
Adler.
Adieu Hergiswill ! Bonjour les Grisons ! Nos Corvettes prirent la direction de
Coire, que je connaissais seulement par le jeu de famille le " Monopoly" lors de
ma tendre jeunesse. Nous traversons cette Suisse centrale par Lucerne, le lac
des 4 cantons, lac de Zoug, Schwytz, Rothenthurm, pas loin de Morgarten haut
fait historique de notre pays, lac de Zurich, le lac de Wallenstadt, Bad-Ragaz,
tout en longeant le Rhin pour arriver sans encombre à notre destination. Nous
priment nos quartiers à "l'hôtel Chur" à deux pas de la vieille ville. Fränzi
nous avait joliment préparé une visite guidée de ce haut lieu de l'histoire
médiéval. Avec une jolie fin de soirée dans la vieille ville dans un des
meilleures restaurants le "Drei Bünde".
Avant que je me pose finalement dans les bras de Morphée, je me remémorais les
anecdotes de notre guide. Elle nous avait raconté qu'une des plus grandes
peintres de Suisse était née et avait vécu à cet endroit de la ville. Une femme
brillante qui a peint de très grandes personnalités de la haute société dont
l'évêque de Coire. Elle nous a aussi révélé qu'un grand monsieur aimait
s'arrêter justement à Coire, lors de ses déplacements entre l'Italie et
l'Allemagne. Et pourquoi à Coire ? Eh bien pour la courtiser !
La peintre s'appelait Angelica Kauffmann, elle a conquis l'Europe entière au 18e
siècle. Enfant prodige, elle s'imposa plus tard à Londres comme une superstar
qui a mis aussi en évidence ses talents de « réseauteuse ». Et ledit courtisan
s'appelait "Johann Wolfgang von Goethe". Poète, romancier, dramaturge,
diplomate, scientifique et homme d'état allemand. Deux siècles plus tard, à deux
blocs de maison, naissait un certain : " Hans Ruedi Giger" le père d'Alien, qui
marqua le monde entier par ces créatures hors du temps à travers le cinéma. Ce
qui était étonnant et surprenant c'est que nous sommes partis de la région de
Gruyère où se trouve justement le musée "Giger"!
Comme quoi, parfois les choses peuvent être de mystérieuses coïncidences. En
effet ces 2 artistes ont marqué l'histoire à leurs façons. Et dire " que
personne voulait acheter Coire lorsqu'il jouait au Monopoly"
Pfff ...Quel gâchis ! Pendant que la guide nous racontait la vie d'Angelica, un
chat s'est trouvé parmi nous. Une voix intérieure me soufflait : "serait-ce
Angelica! Goethe, Giger réincarné" !?
Quelle ne fut pas ma surprise le matin au petit déjeuner ! Eh bien j'aperçu un
dessin de chat sur la nappe en papier. Quel drôle de coïncidence à nouveau. Le
hasard ! C'est le nom de Dieu quand il veut passer incognito !
Ce dimanche matin le temps était au beau fixe. Nous partîmes sillonner les
différents cols en prenant la direction du San Bernardino via Disentis/Mustér,
Flims en s'arrêtant à Oberalppass avec une pause PCC (pipi/café/cigarette).
Puis suivi Andermatt en passant par Realp et le Furkapass. Avant de redescendre
en plaine nous avons pris un dernier repas bien mérité, à l'hôtel Landhaus 4
étoiles, dans un magnifique cadre avec une très chaleureuse hospitalité.
Notre dernier point PCC prit fin au Relais du St-Bernard où les nuages
attendaient qu'une chose... se déverser.
Par chance nous avons passé entre les gouttes. La radio annonçait de fortes
averses sur la région de Genève pour se diriger en direction de la Broye.
Ce fut une excellente sortie, ce qui a permis à nos Corvettes de s'ébrouer et
d'effectuer environ 800 km à une vitesse moyenne de 65 km/h. Je tiens encore à
remercier vivement et très particulièrement Fränzi et Marc pour nous avoir fait
découvrir cette très belle région de Suisse. Bravo !
L. Summo
Votre dévoué président.
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